Si l’on ne prend pas en compte le verre, en 2019 chaque toulousain·e a envoyé 40 kg d’ordures ménagères vers un centre de tri pour être ensuite recyclées. Comment se situe-t-on par rapport au reste de la France et comment améliorer la situation ? Pourquoi ne recycle-t-on pas tous les emballages et quand cela sera-t-il possible ? Où nos déchets sont-ils recyclés ? Et surtout est ce que le recyclage sert vraiment à quelque chose ? Petit tour d’horizon des questions que tout le monde se pose sur le recyclage.

Le recyclage des déchets toulousains

Les Toulousain·es ont déposé dans leur poubelle bleue 31 000 tonnes d’emballages et de papiers en 2019, dont 19 000 tonnes ont été envoyées au centre de tri de Toulouse aux Sept Deniers et 12 000 tonnes au centre de tri d’Econotre à Bessières. Une fois arrivés sur place, les déchets passent par plusieurs machines qui vont séparer mécaniquement les différents flux (papier, plastique, métaux) puis une étape de triage manuelle à la fin permet de supprimer les derniers indésirables. Il est possible de visiter le centre de tri de Toulouse ce qui permet de se rendre compte par soi-même des quantités de déchets qui y passent et du travail effectué sur place (et pour un compte-rendu de la visite vous pouvez consulter notre site ou celui de Lucie Paimblanc du blog Jedeviensécolo).

Ces 40 kg de recyclables collectés placent Toulouse en dessous de la moyenne française qui était de 50 kg en 2017. Cependant, la quantité de déchets triés par les habitant·es est généralement plus faible dans les zones urbaines et la moyenne des déchets triés dans les 15 plus grandes métropoles françaises était donc seulement de 43 kg/hab. en 2017. La quantité de déchets triés par contre n’a quasiment pas évolué depuis 2010 à Toulouse voire a légèrement diminué, alors que la moyenne française a augmenté de 8 % sur la même période.

Le papier représente plus de la moitié des déchets recyclables envoyés en centre de tri, le carton plus d’un quart, les composites (briques alimentaires), plastique et métaux correspondent aux 18 % restants.
Même en ajoutant les 21 kg de verre triés par les Toulousain·es chaque année, le total des ordures ménagères collectées pour recyclage ne représente que 17 % du total des ordures ménagères et assimilées des Toulousain·es qui était de 352 kg par habitant·e et par an en 2017. Comme on peut le voir sur la figure suivante l’essentiel des ordures ménagères n’est en fait pas trié et finit incinéré chaque année.
De plus sur les 31 000 tonnes d’emballages et de papiers collectés, 7 000 tonnes (soit 23 %) sont en fait éliminés au cours du processus de tri car ils ne correspondent pas aux consignes (plastiques non collectés, sacs poubelles fermés, déchets trop petits…). Ces refus de tri sont alors renvoyés du centre de tri pour être incinérés. Si on tient compte de ces refus de tri, ce ne sont en réalité que 15 % des ordures ménagères qui sont envoyées en usine de recyclage.

Destination

Une fois triés, les déchets sont ensuite conditionnés sous forme de balles de poids et de dimensions calibrés. Ces balles sont alors envoyées vers différents recycleurs ou négociants suivant leur matière. D’après le site de la mairie, ces matières sont traitées par des entreprises situées à moins de 400 km de Toulouse, sans plus de détail. Il est, de fait, compliqué de trouver des informations sur la destination des déchets à recycler. Cela est dû au fait que ces matières une fois sorties du centre de tri sont considérées comme des matières premières secondaires et se négocient sur un marché comme n’importe quelle matière, avec des contrats qui peuvent changer régulièrement. On retrouve souvent les sites suivants comme destination potentielle pour ces matières :

  • Papiers : Vaucluse (84) et St Girons (09) ;
  • Cartons : Facture (33) ;
  • Plastique clair et foncé : Sainte-Marie-la-Blanche (21), Nîmes (30), Bayonne (64) ;
  • Plastique opaque : Monteada i Reixac (Espagne) ;
  • Briques alimentaires : Bègles (33) ;
  • Acier : Fos-sur-Mer (13) ;
  • Aluminium : Damarie-Les-Lys (77).

L’éco-organisme CITEO qui gère la collecte et le traitement des emballages ménagers signale par ailleurs que sur les 3,5 millions de tonnes d’emballages ménagers recyclés en 2018, 84% l’ont été en France, 15% en Europe et 1% ailleurs dans le monde. De plus, outre ces exports « officiels », il existe également des trafics internationaux qui tirent profits de réglementations moins strictes dans certains pays d’Asie et d’Afrique. Sans reconnaître explicitement ces exports illégaux, CITEO reconnaît cependant des « erreurs » qui l’ont amené à renforcer et augmenter la fréquence de ses contrôles. [1]

Pour aller plus loin sur ce sujet complexe de l’export des déchets, Zero Waste France avait rédigé une série de trois articles en 2019 : Exports de déchets et retours à l’envoyeur : analyse d’une crise mondiale des déchets.

Coûts financiers

Le coût de gestion des déchets est différent suivant leur type. Le coût aidé correspond au coût total diminué des aides allouées pour le traitement de certaines catégories de déchets ainsi que du produit de la revente des matières recyclables. On peut voir sur le graphique suivant que le coût aidé des emballages et papiers est beaucoup plus élevé que les autres catégories et en augmentation en 2019. Cela est dû à plusieurs facteurs dont la densité plus faible des emballages pour des coûts de collecte équivalent et donc des coûts à la tonne logiquement plus élevé, ainsi qu’aux difficultés de revente du papier suite à la fermeture du marché chinois. A l’inverse le verre a un coût aidé très faible et en diminution ce qui est dû principalement à sa collecte qui se fait en point d’apport volontaire (les bornes à verre) ce qui coûte beaucoup moins cher qu’une collecte en porte à porte.

La lecture du rapport annuel sur les déchets de Toulouse Métropole de 2019 [2] nous apprend que la métropole a reçu plus de 4 millions d’euros en soutien de la part de l’éco-organisme CITEO. Ces soutiens servent à encourager les bonnes pratiques des collectivités et à améliorer le taux de recyclage des emballages. Il est cependant étonnant de voir que 20 % de cette somme, soit 800 000 euros, a été versé au titre d’un « Soutien à la valorisation énergétique des ordures ménagères résiduelles ». En clair, CITEO, censé encourager le recyclage des emballages ménagers, finance la Métropole de Toulouse pour qu’elle envoie ses refus de tri à l’incinérateur, sous prétexte que la chaleur issue de celui-ci est ensuite récupérée pour chauffer des habitations. On prend d’autant plus la mesure de cette situation aberrante lorsque l’on sait que l’ensemble du budget alloué à la prévention des déchets par la Métropole n’était la même année que de…700 000 euros !

L’extension des consignes de tri, kesako ?

Campagne de communication sur l’extension des consignes de tri, Grand Paris Grand Est

A l’heure actuelle il n’est possible de trier que les flacons et bouteilles en plastique sur l’agglomération toulousaine et pas les pots, barquettes et films en plastique tels que les pots de yaourt. Depuis 2012 plusieurs collectivités ont commencé à accepter ces emballages en plastique supplémentaire ce qui nécessite de modifier les consignes de tri et surtout les centre de tri pour qu’ils puissent accepter ces nouveaux emballages. En 2020 seuls 32 millions de Français étaient passés en Extension des Consignes de Tri (ECT) alors que l’objectif fixé par la loi de Transition Énergétique en 2015 indique que tous les Français·es devront être passés en ECT en 2022.

Les objectifs affichés sont multiples : moderniser et optimiser les centres de tri, simplifier les consignes de tri et augmenter le taux de recyclage des emballages.

D’après l’éco-organisme CITEO, qui est le maître d’œuvre de cette politique d’extension des consignes de tri, celle-ci n’a que des avantages mais nous allons voir que c’est loin d’être le cas.

Une augmentation en trompe-l’œil

D’après un rapport d’étape publié en 2017 par CITEO, les collectivités qui sont passées en extension des consignes de tri ont vu leur collecte de recyclables augmenter de 4 kg en moyenne. Si elle était mise en place à Toulouse, cette augmentation se répartirait entre les différents flux de déchets suivant la figure suivante :

Sur ces 4 kg d’augmentation, seuls 2 kg correspondent en réalité aux nouveaux flux captés c’est-à-dire les films plastiques d’emballages et les pots et barquettes. Le reste correspond à des flux déjà captés auparavant mais dont la quantité augmente par un effet d’« entraînement ». On se rend compte, en effet, que les usager·ères ont tendance à mieux et plus trier les autres flux, certainement grâce à l’effort de communication qui est réalisé à l’occasion du passage aux nouvelles consignes. La mise en place de consignes de tri et de dispositifs techniques capables de capter ces nouveaux flux ne participe en réalité que pour moitié à l’augmentation des quantités collectées, le reste pourrait être obtenu simplement en améliorant l’information et la sensibilisation des usager·ères.

Ces nouvelles consignes permettraient donc de capter 3,3 kg de plastiques supplémentaires (les films plastiques, pots et barquettes et les bouteilles et flacons en PET) ce qui peut sembler important par rapport à la quantité captée actuellement à Toulouse qui est de 4,8 kg. Mais quand on compare cela à l’ensemble des plastiques jetés chaque année par les Toulousain·es, soit 53 kg, cette quantité semble particulièrement faible. Comme on peut le voir sur la figure suivante, même avec l’extension des consignes de tri, la très grande majorité des plastiques finira donc toujours incinérée.

* Film d’emballage alimentaire, sacs d’engrais, de compost, de tourbe, sacs de congélation, sacs contenus dans les paquets de céréales. Papier de bouquet de fleurs, film plastique d’un pack de bouteilles d’eau, films agricoles, films entourant les palettes et les gros appareils électroménagers lors de leur livraison, films recouvrant les boîtes de CD, film étirable. Filet pour fruits et légumes.

** Boîtes à œufs, barquettes alimentaires, calage électroménager. Blister (emballage en plastique moulé, souvent associé à un carton, ex : emballage de pile, brosse à dent, stylo, rasoir, pellicule photos, ampoules…) Alvéoles, pots de produits laitiers et de margarine, pots de yaourt vides, boîte de crème glacée, couvercles (uniquement pour les emballages alimentaires), tubes de dentifrices (ou système à pompe). Recharge d’adoucissant vide (berlingots), barquette de viande en mousse polystyrène, boîte de pellicules photos, les brosses à mascara faisant partie du couvercle du récipient. Bouchons seuls. Bouteilles et flacons en PVC, code 3 (ou PVC) : Bouteilles d’eau plate ou gazeuse, de vinaigre, de produits nettoyants, de produits de droguerie, bouteilles de certaines marques de vin bon marché, bouteilles d’huile vides. Sachets de bonbons transparents, emballages plastiques craquant/cassant.

*** Tuyaux, doubles décimètres, couvercles de WC, thermos, brosses à dents, tubes, pichets, gobelets, boîtes plastiques hermétiques, boutons, ustensiles ménagers (fonctionnant sans prise électrique, pile ou accumulateur), pots de fleur, lunettes de soleil. Stylos usagés, cintres, pistolets à eau, cerclage en plastique de bières, cassette VHS, CD, DVD, disquette, rasoir en plastique (type « bic »), coton tige, gaine de pompe, stick désodorisant, volant de badminton, pièces automobiles, prise électrique (simple, multiprise, avec ou sans rallonge), fibre de verre. Jouets.

Un message trompeur

D’après CITEO, une des raisons majeures du passage en extension des consignes de tri est de faciliter le geste de tri des Français·es qui trouvent les consignes actuelles trop compliquées et qui souhaiteraient pouvoir trier tous leurs emballages. Ce que réclament ainsi les Français·es est simplement de pouvoir consommer de manière plus responsable sans se sentir coupable de jeter leurs emballages en plastique à la poubelle pour qu’ils finissent ensuite incinérés. Or, plutôt que de remettre en cause la production d’emballages pas, peu ou très difficilement recyclable par les industriels, CITEO préfère faire miroiter des solutions technologiques qui viendraient faciliter la collecte, le tri et le recyclage. Il faut bien prendre conscience cependant que le but ici est uniquement de pouvoir dire aux habitant·es de mettre tous les emballages plastiques à trier, qu’ils soient ensuite effectivement recyclés ou non !

De fait, comme on peut le voir dans la figure ci-dessous tirée d’un rapport de CITEO [3], seuls 54 % des emballages en plastique sont recyclables à l’heure actuelle et la très grande majorité sont des bouteilles et flacons en polyéthylène PE, déjà captés par les consignes de tri actuelles. 21 % des emballages plastiques ne seront jamais recyclables selon CITEO et 25 % supplémentaires ne sont pas recyclables mais pourraient être évités ou recyclés à terme.

Ainsi lorsqu’il communique sur le fait que tous les emballages se trient au moment du passage à l’extension des consignes de tri, CITEO pourrait ajouter une précision :

L’interdiction des plastiques jetables

Évidemment on peut comprendre que pour certains types de matériaux et notamment certains plastiques, il faille un peu de temps aux industriels pour développer des filières de recyclage efficaces. En effet la mise en place d’une filière de recyclage nécessite des équipements industriels conséquents qui vont eux-mêmes nécessiter un flux régulier et suffisant de matières pour être rentabilisés. Ainsi pour le polystyrène par exemple, il n’existe pas de filière de recyclage en France car le gisement n’est pas suffisant à l’heure actuelle pour qu’un industriel choisisse d’investir dans une usine de recyclage. Ce problème qui peut paraître logique pose cependant plusieurs questions.

Premièrement, rien ne permet de garantir qu’une filière se mette réellement en place à terme et qu’on ne se retrouve pas dans 10 ans à devoir reconnaître qu’il n’est en fait pas possible techniquement ou financièrement de recycler tel type de plastique. Les collectivités qui ont commencé à mettre en place l’extension des consignes de tri en 2012 continuent 10 ans plus tard à trier leurs pots de yaourt pour les envoyer ensuite en décharge ou à l’incinérateur. Mais en attendant c’est toujours 10 ans de gagné pour les entreprises membres du conseil d’administration de CITEO comme Nestlé, Coca-Cola ou Carrefour qui n’ont pas eu à remettre en question leur modèle économique basé sur le tout-jetable. [4]

Deuxièmement, une des difficultés principales du recyclage du plastique est le très grand nombre de résines différentes, qui nécessite chacune une filière spécifique. Or, outre les difficultés posées par le tri et la collecte séparée de chacune de ces résines, le faible gisement de beaucoup d’entre elles font que leur recyclage ne pourra tout simplement jamais être viable économiquement et ce même si il était possible techniquement.

Enfin, même pour des plastiques considérés comme techniquement recyclables tels que le polystyrène, le gisement lui-même va être amené à diminuer à l’avenir avec l’interdiction des plastiques à usage unique d’ici 2040. En effet, cette mesure votée lors de la loi Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire (AGEC) va limiter progressivement le gisement des emballages en plastique jusqu’à sa disparition complète dans 18 ans. Ainsi un décret récent vient d’instaurer une obligation de diminution de 20 % des quantités d’emballages en plastique à usage unique mises sur le marché en 2025 par rapport à 2018. [5] Il est donc difficilement imaginable dans ces conditions qu’un industriel, qui aurait attendu depuis plusieurs années que le gisement de polystyrène soit suffisant pour alimenter une usine de recyclage, se lance maintenant dans la création d’une filière de recyclage dont le gisement est condamné à disparaître d’ici quelques années.

Non seulement l’extension des consignes de tri n’a qu’un intérêt limité pour capter un flux de déchets plastiques très restreint mais en plus ce flux même va diminuer dans les prochaines années. Il serait beaucoup plus sage dans ces conditions d’anticiper dès maintenant les nouvelles restrictions à venir qui vont avoir des conséquences importantes sur la production et la distribution des emballages jetables plutôt que de continuer à nous enfermer dans des fausses bonnes solutions qui ne font que retarder l’échéance.

 

Recyclage, le grand enfumage

Comme nous l’avons rappelé dans un article précédent [6], le traitement des déchets est réglementé par un principe juridique fondamental, la hiérarchie des modes de traitement. Celle-ci indique que toute action visant à valoriser des déchets doit, auparavant, démontrer que des actions en termes de prévention, réemploi et réutilisation ont été étudiées et mises en œuvre afin de réduire le gisement résiduel valorisable.

Le recyclage n’est donc qu’un mode de traitement secondaire et ne devrait alors être utilisé qu’avec parcimonie, lorsque cela est nécessaire, en particulier pour certains matériaux pour lesquels cela pourrait avoir plus de sens.

Le plastique par exemple, malgré tous ses avantages, pose beaucoup trop de problèmes à toutes les étapes de son cycle de vie pour pouvoir continuer à être utilisé de manière aussi irraisonnée qu’actuellement. Son utilisation devrait être limitée aux seuls cas où il est strictement nécessaire et que sous une forme réutilisable ou alors facilement recyclable. C’est bien le sens de l’interdiction des plastiques à usage unique dans la loi AGEC.

Le recyclage n’est pas une fin en soi. La possibilité de pouvoir recourir à ce mode de traitement ne doit pas nous exonérer de tout mettre en œuvre pour limiter la production de déchets en amont, même lorsqu’ils sont recyclables. De plus un grand nombre d’emballages soi-disant recyclables mis sur le marché actuellement ne le sont pas réellement car trop complexes, trop difficiles à trier, pas assez rentables ou tout simplement parce qu’il n’existe pas de filière de recyclage.

Conclusion

La quantité de déchets recyclables collectés à Toulouse chaque année place la Métropole dans la moyenne des grandes agglomérations françaises. Étant donné le faible niveau de recyclage des déchets en France, cela signifie en réalité que la très grande majorité des ordures ménagères produites chaque année finit incinérée. Pour pallier à cela, CITEO, l’éco-organisme en charge des emballages ménagers, voudrait nous faire croire que la solution pour augmenter le taux de recyclage et atteindre les objectifs réglementaires serait de capter plus d’emballages grâce à l’extension des consignes de tri. Or celle-ci ne permet de collecter qu’une très faible quantité d’emballages supplémentaires dont une partie n’est de toute manière pas recyclable. De plus, suite à l’interdiction des emballages plastiques à usage unique prévue pour 2040 dans la loi AGEC, c’est l’ensemble de ce gisement qui est donc voué à disparaître.

En accord avec la hiérarchie des modes de traitement, les collectivités et CITEO devraient accorder la priorité à la prévention et au réemploi des emballages ce qui n’est toujours pas le cas actuellement. Pour cela les investissements devraient être orientés en priorité vers la consigne, le vrac et toutes les solutions alternatives aux emballages à usage unique plutôt que dans leur recyclage ou leur valorisation énergétique.